dimanche 22 juin 2008

À l’hôpital (6-06-08)

Une excellente journée bien que très peu productif côté travail.

Après deux heures de travail, voici que les gens du bureau nous invitent à nous diriger vers la Place d’armes. À ma grande surprise, c’était bondé d’élèves du primaire et du secondaire. Après un discourt du maire de Chacas, voilà que j’assiste à un défilé de tous les élèves des écoles primaires et secondaires de la ville. Bref, on se croirait aux olympiques avec en prime notre porte-flambeau. Le tout était dans le cadre d’olympiades organisées par un professeur d’éducation physique de Chacas.

1. Chaque sport est représenté; magnifique église de Chacas en arrière-plan
2. Les plus petits-Équipe de soccer

En fin d’après-midi, on se dirige vers l’hôpital de Chacas avec Maria Isabelle. Elle insiste par contre pour nous montre le four d’un petit resto. Un four fait de terre dans lequel ils font cuire leur pain. Cependant, ce qui a attiré davantage mon attention est les petites bêtes qui vivent en dessous de ce fourneau : des cochons d’Inde!

Bien que très cute, ces petites bêtes ne sont pas vos animaux de compagnie, mais se retrouvent plutôt dans votre assiette sous un plat que l’on appelle Cuy. Les gens les gardent dans une pièce de la maison avec de la terre et un peu de chaleur, souvent dans leur cuisine. L’ayant essayé en 2006, ça goûte le poulet. On prend donc quelques photos et je filme Arianne qui s’amuse avec une d’entre elle…l’émission pour enfants s’en vient, je vous jure!

Une fois à l’hôpital, nous avons rendez-vous avec Matilde, la gestionnaire de l’institution d’origine italienne. Le but de notre visite est d’en savoir plus sur cet établissement entièrement géré par la Paroisse de Milan et de voir comment optimiser notre partenariat. Le bureau du SUM Canadá à Chacas vient tout juste d’ouvrir il y a quelques mois et travaille principalement sur l’éducation sanitaire de la population. Ainsi, l’hôpital de Chacas se révèle un partenaire de choix puisque tous deux travaillent afin d’améliorer la santé de la communauté.

De mon côté, j’en profite pour aller voir un médecin comme ma grippe perdure depuis plus de 3 semaines. Pour moins de 1$, la population a une consultation de qualité en moins d’une heure d’attente et avec les médicaments dont ils ont besoin gratuitement. Petite leçon pour notre système de santé!

Évidemment, c’est lors de ma visite avec Matilde que j’ai pu comprendre comment tout cela pouvait fonctionner.
3. Organigramme des différents services qu’offre l’hôpital

Le Père Hugo Decensi et autres Italiens sont présents depuis 1976 à Chacas. Ils construisent en 1986 un petit centre de santé. Vu la demande croissante de la population, on débutera la construction de l’hôpital Mamá Ashu de Chacas en 1988 afin de desservir les villages environnants. Depuis, des volontaires d’Italie viennent mettre la main à la pâte de quelques mois à plusieurs années. Cependant, les péruviens qui y travaillent reçoivent un salaire décent. L’argent pour faire fonctionner cette institution vient d’Italie où des personnes âgées collectent des fonds de différentes façons.


4. Voici à quoi ressemble l’extérieur de l’hôpital. Maria Isabelle et Ariane sur la photo

L’établissement relativement bien équipé avec du matériel encore très fonctionnel, mais jugé désuet au Canada est équipé d’un bloc opératoire, d’une dizaine de chambres triples avec chacune une salle de bain, une nursery chauffée (chose plutôt rare malgré le froid le soir) avec un incubateur, et j’en passe. L’équipe est composée de 3 docteurs en permanence, de 2 internes et d’un chirurgien. L’hôpital dispose de 3 ambulances dans les cas où les établissements de santé des villages environnants ne peuvent traiter les patients.

Matilde m’a appris que les enfants qui les visitaient souffraient la plupart du temps de maladies respiratoires (comme il fait très froid et que les maisons sont faites de terre et ne sont pas chauffées) ou encore de maladies hydriques (diarrhée, parasites dus à l’ingestion d’eau non traitée, typhoïde, choléra, etc.). En voyant l’incubateur, je lui ai demandé s’il y avait beaucoup de prématurés. Malheureusement, bien que les enfants naissent à terme, beaucoup sont en bas du poids normal faute de malnutrition de la mère. Cela semble tristement la réalité de la région andine.

Ayant pu constater lors de ces quelques jours de formation à Chacas que l’eau n’est chlorée que de façon sporadique (c.-à-d. que quelques fois dans l’année où ils se disent qu'il serait bon d’ajouter du chlore) je peux bien comprendre pourquoi ces gens souffrent de maladies hydriques! Heureusement, il y a de l’espoir grâce à une meilleure gestion et une formation adéquate pour l’entretient du réseau tout en travaillant avec la population afin de consolider leurs bonnes pratiques d’hygiène.

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