dimanche 22 juin 2008

La chaise roulante (11-06-08)

Bon, voilà, c’est ma fête, mais je dois dire que c’est un jour comme un autre ici. Ma visite à internet dans la soirée me le rappelle!

Aujourd’hui j’arrive au bureau et personne n’est là puisqu’ils sont partis sur les chantiers très tôt le matin sans m’en aviser…génial! Je n’ai toujours pas réussi à avoir de clé alors je n’ai rien d’autre à faire que d’attendre qu’ils reviennent ou d’aller travailler à ma chambre. C’est en passant par la Place d’armes en direction de chez moi que je découvre qu’il se passe quelque chose de spécial. Un organisme qui s’appelle Camino de vida fait don de 50 chaises roulantes en partenariat avec la municipalité qui a fourni le personnel qui a assemblé ces chaises. Camino de vida est une mission chrétienne qui vise à distribuer des chaises roulantes un peu partout au pays afin de donner l’opportunité à des gens qui sont confinés à leur lit depuis plusieurs années la chance de retrouver un peu de liberté de mouvement. Je me souviens alors de ma visite dans un Collegio Especial à Puquio où une petite fille avait le même modèle.

Effectivement, ce n’est pas nos traditionnelles chaises roulantes, car elles ont des caractéristiques adaptées à la réalité d’ici. Elles ont des roues de bicyclette pour les terrains difficiles et rocailleux du Pérou en plus d’une chaise de patio en plastique ce qui permet à l’utilisateur de se laver sans trop de problèmes en plus d’être facilement remplaçable. Tout ces matériaux proviennent des États-Unis à l’exception de la chaise de plastique et coûtent environ 300 soles (c.-à-d. un peu plus de 100 $) ce qui fait que beaucoup ne peuvent se permettre ce luxe surtout ceux des villages environnants qui vivent principalement d’agriculture.

Je trouve cependant malheureux que dans la majorité des cas, ces chaises fussent données à des personnes âgées certaines ayant plus de 90 ans! Qui en fera la gestion afin de les redistribuer une fois que ces personnes auront disparu? Je me suis donc informée à savoir si à San Marcos il y avait des plus jeunes qui en avaient besoin. On m’a dit qu’il n’y avait qu’une petite fille qui était handicapée et qu’elle en avait déjà une. Les 50 autres chaises roulantes qui seront distribuées dans les prochains mois seront peut-être distribuées à des gens moins âgés.


1. Notre Place d’armes lors de la cérémonie

Lors de cet événement bien spécial, les gens de la municipalité de San Marcos étaient là incluant le maire. Ce dernier a fait un discours qui me fait réaliser qu’il ne comprend pas comment on traite son eau dans sa municipalité. En effet, il déclare qu’il n’y a pas d’eau potable à San Marcos. Il veut donc investir énormément d’argent pour faire poser des filtres pour traiter l’eau. 1 filtre = environ 10 000 personnes= approx. quelques milliers de dollars.

Je crois qu’il n’a pas compris que ce filtre lent avec lit de sable ne changera pratiquement rien à la potabilité de son eau. L’eau de la région provient des montagnes et présente une faible turbidité (c.-à-d. peu de particules en suspension) et de relativement bonne qualité ce qui ne requière donc pas de traiter l’eau dans une station de traitement. Un peu de chlore dans les réservoirs du réseau et hop, l’eau coule à notre robinet. Si seulement nous pouvions garantir que l’eau est chlorée de façon constante, cela réglerait une partie du problème, mais bien souvent la quantité de chlore résiduel est inférieure à la norme parce que la méthode de chloration n’est pas contrôlée (le désavantage du chlorateur utilisant du chlore liquide ou en poudre est que la concentration de chlore diminue drastiquement après seulement quelques jours). Les péruviens doivent donc traiter leur eau ou encore la faire bouillir avant de la consommer. Malgré cela plusieurs se risquent à boire l’eau directement du robinet. S’en suivent parasites, diarrhée, choléra et autre maladie hydrique. Malheureusement, le merveilleux monde de la politique veut que l’on investisse dans des choses qui paraissent bien aux yeux de contribuables, mais qui dans beaucoup de cas ne règle pas les véritables problèmes sociétaux.

Un autre problème est le mauvais entretien des infrastructures. Chacas en est un exemple. Leur eau est très turbide (contiens énormément de sable en suspension). Un filtre avec lit de sable a donc été installé, mais comme on ne le nettoie pas de façon régulière, ce filtre est inefficace. Résultat : il est conseillé de laisser reposer votre eau quelque temps avant de la boire sinon vous aurez du sable entre les dents! Les filtres dont le maire parlait risquent d’être un autre éléphant blanc qui ne fonctionnera qu’un certain temps et qui ne changera pas grand-chose. Je me croise donc les doigts pour qu’il trouve un meilleur projet où investir cet argent.


2. Vue du filtre de Chacas lors de la formation sur son entretient

Par la suite, je me dirige vers le bureau avec Rosemary qui était présente à la cérémonie puisqu’elle travaille également à la municipalité en plus de ces fonctions avec SUM Canadá.

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