jeudi 14 août 2008

Balade en mototaxi, match de foot et poutine péruvienne (13-08-08)

Aujourd’hui j’ai accompagné Martha à l’université pour voir s’il y avait des avancements pour la lecture de sa thèse. Après avoir rencontré le secrétaire de son département et une de ses profs, on apprend qu’ils vont élire le nouveau directeur de département le lendemain. Il faut donc patienter encore et encore! Ça me fait très drôle de retourner à cet endroit où j’ai accompagnée Martha à son cours de Quetchua il y a 4 ans.


L’université UNHEVAL de Huánuco

Nous retournons à la maison en mototaxi. Plus on s’approche de la selva (jungle) ou de la costa (côte), plus on y trouve des mototaxis.

Vidéo mototaxi (Petite balade en mototaxi avec Martha entre l’université et la maison)

Après un excellent Arroz con pollo, me voilà en route avec Martha et Mercedes pour une partie de soccer plutôt spéciale. En effet, pour l’anniversaire de la ville l’équipe locale, Los leones de Huánuco, vont jouer contre la sélection péruvienne U20. Le stade où avait lieu la partie était en reconstruction alors je dois dire que les travailleurs n’étaient pas très concentrés sur leur travail. La partie s’est terminée 0-0, mais fut plutôt intéressante et m’a permis de prendre quelques bonnes photos en action. Moi qui voulais voir un match d’une des équipes du Pérou, voilà qu’une autre chose de ma To do list est finalement accomplie!




Les joueurs sont protégés par une très haute barrière et quelques policiers

Après le match, nous avons suivi l’équipe comme tout le monde jusque près du vestiaire. J’ai demandé à un des coachs si c’était possible de me donner ou me vendre un des t-shirts comme Pédro voulait avoir un chandail officiel de la sélection. Je vous jure, cela a failli fonctionner, mais malheureusement, comme ils avaient un autre match avant de retourner à Lima, je suis partie bredouille. Nous avons ensuite marchées un peu dans la ville et nous nous sommes dirigées vers la Place d’armes. Et…qui je ne vois pas : la sélection péruvienne! Je prends donc une photo avec eux. Il y aura des concerts de musique toute la soirée le tout animé par une chanteuse qui a fait parler énormément il y a quelques semaines en s’assoyant nue sur le drapeau péruvien…quel degré de célébrité, n’importe quoi!


Moi et la sélection U20 du Pérou

Durant ces quelques jours ici à Huánuco, j’essaie le plus possible de gâter ma famille. En soirée, j’ai invité toute la famille à manger la salchipapa, la poutine péruvienne composée de patates frites, d’œufs brouillés et de saucisses coupées en rondelle. Ce plat me rappelle de très bons souvenirs comme c’est chez Huapri, ce restaurant réputé pour ce plat typique de la ville (ailleurs au Pérou, on ne trouvera pas une salchipapa avec des œufs), que les canadiens et péruviens se donnaient parfois rendez-vous. Ma caméra a subitement décidé qu’elle ne voulait plus fonctionner et que le zoom allait être à son maximum tout le temps. Nous avons donc essayé de trouver un endroit où je peux savoir ce qu’elle a, mais je dois retourner un autre jour pour la faire faire nettoyer ou changer les pièces ce qui risque de me coûter un bras et peut-être une jambe ;). Pour digérer ce repas pas très santé, nous marchons à la place d’armes et regardons un peu les spectacles.

La fameuse salchipapa qui je dois avouer n’a pas l’air très appétissant et la chicha morada

Réunion de famille à Huánuco (12-08-08)

La famille enfin réunie: Martha, Alejandro, moi, Martha la maman, Elena et Mercedes à l'avant.

Me voilà donc ce matin à la station d’autobus de Huánuco où j’entrevois quelqu’un avec un t-shirt du stage de 2004…c’était ma jumelle Martha. Après 4 ans, me voilà que j’ai la chance de retourner dans cette famille péruvienne qui m’a accueillie pour 2 petites semaines comme si j’étais une des leurs. Cette visite ne fera pas exception à la règle.

Je suis très heureuse pour eux comme ils vivent maintenant dans un appartement où chacun a son lit alors qu’auparavant, il n’y avait que 3 lits pour une famille de 5 personnes. La maman qui était auparavant professeure au primaire a dû quitter son emploi suite à un ACV il y a quelques années puisqu’elle est devenue paralysée d’un côté. Ainsi, toute tâche quotidienne est rendue beaucoup plus difficile pour elle. Avant que cela se produise, la famille vivait à Cerro de Pasco, une petite ville minière à environ 3 heures d’ici. Cependant, étant donné l’état de santé de la maman, ils ont dû déménager dans un minuscule appartement à Huánuco, où on pouvait aider davantage à sa réhabilitation physique. Comme elle tente le plus possible d’utiliser son bras, je dois dire que sa mobilité s’est beaucoup améliorée et qu’elle sort de la maison beaucoup plus qu’avant. Elle a terminé un chandail de laine sur lequel elle travaillait depuis 2 mois alors qu’avant, cela lui prenait 1 semaine.

Le père, Alejandro, est professeur de littérature à Cerro de Pasco. Il fait donc le trajet le lundi matin et revient le vendredi soir auprès de sa famille. Malgré que c’est le seul pouvant avoir un revenu (1000 soles par mois soit 360 $ pour un professeur dans un institut supérieur du genre CÉGEP), les trois filles ont pu aller à l’université. Quand on considère que leur logement leur coûte 300 soles excluant l’eau et l’électricité, il ne reste pas grand-chose pour une famille de 5 personnes. Malgré tout, ce qui m’impressionne toujours c’est à quel point cette famille est unie.

Martha, la cadette, a étudié la sociologie. Elle a écrit sa thèse de baccalauréat lui permettant d’avoir son diplôme, mais attend toujours depuis mai que son décanat puisse la lire. En effet, du à des problèmes juridiques et un peu de passes passes en dessous de la table des amis de la direction du département, le décanat n’est plus. Elle doit donc attendre que les choses se règlent (de quelques mois à un an) pour pouvoir se trouver un emploi comme sociologue. Le pire dans tout cela c’est qu’elle avait trouvé un contrat pour cet été et qu’elle a dû le refiler à une de ses amies faute de titre.

De son côté, Mercedes a mon âge et a terminé ses études en administration. Elle vient de trouver un contrat ici à Huánuco. Elena, 20 ans, a quant à elle commencé un bacc en tourisme cette année.

Donc après avoir parlé énormément avec la famille et après une petite sieste rapide, me voilà que je les aide à cuisiner un succulent aji de gallina. Enfin, je peux cuisiner!

Nous sommes allées en soirée à la feria de Huánuco. Produits de Trujillo (King kong, souliers, vêtements, articles en bois pour la cuisine, etc.), artisanat, produits naturels, jeux mécaniques et gonflables pour les enfants, bouffe typique de la jungle, etc. s’y trouvent. Pratiquement à chaque pas que nous faisions, on nous demandait d’essayer les chicharones de soya (sortes de chips de soya)…je me suis sentie soudainement au Club price! Nous avons joué au baby-foot et je dois dire que Martha m’a légèrement battue (moi qui étais imbattable à San Marcos contre les gens du bureau!). Nous avons également assisté à un spectacle de musique hindoue…un peu bizarre pour une feria péruvienne! De plus, comme les filles avaient peur que je me fasse voler ma caméra, elles ont décidé d’être mes deux gardes du corps ce qui fut plutôt drôle comme elles sont hautes comme 3 pommes.

Avant de partir, j’ai acheté à la feria un juane, plat typique de la selva composé d’une motte de riz aromatisé avec une épice du genre curry avec au centre un morceau de poulet, un œuf dur, deux olives, le tout dans une feuille de bananier qui nous permet de le faire cuire dans de l’eau bouillante, que nous avons ensuite partagé comme souper. Pour 5 soles, c.-à-d. un peu moins de 1, 50 $, j’ai nourri toute la famille!

Ma dernière semaine de travail (11-08-08)

Je dois dire que cette dernière semaine de travail a plutôt été tranquille et que mon voyage Lima-Huaraz aller-retour et quelque chose que j’ai mangé en chemin m’a rendu malade. 102 de fièvre une demie journée de temps, j’ai décidé après un jour et demi de me résigner au Cipro. Le lendemain j’étais remise avec cependant un peu moins d’énergie et une journée de moins au travail. En résumé pour le reste de la semaine, ce fut de remplir de la paperasse et aller à la réception des œuvres à Pichiu le mercredi (6 août).

Vidéo Pichiu et petits cochons

Le vendredi matin, je ne pouvais certainement pas manquer la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques. Quel spectacle du point de vue technologique et que ce fut fort agréable de voir la délégation canadienne!

Comme Jasper est devenu ami avec les étudiants de Stanford qui étudient le site de Chavin, samedi nous avions une opportunité d’aller à Pichiu en après-midi pour faire un peu de topographie avec leur station totale à 15 000 $ pour le projet d’installation des égouts dans le village. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné de mon côté et j’ai donc décidé de prendre des photos et des vidéos de mon quotidien et des gens que j’ai côtoyés pendant ces 3 mois.

Vidéo marché

En après-midi, j’en ai profité pour aller visiter le musée de Chavin inauguré le 18 juillet. En entrant dans ce bâtiment, je me suis soudain sentie au Québec dans cette installation ultra moderne. Cela paraît énormément que le tout a été subventionné par des Japonais. Cependant, comme il manque encore énormément de pièces originales toujours aux États-Unis et au musée de Lima, la visite se fait en 20-30 minutes. J’ai pu voir et entendre les fameux pututos, ces instruments de musique fabriqués à partir de coquilles de mollusques agrémentés de petits dessins. Ces instruments servant lors des cérémonies.

Vidéo pututo

Le dimanche, je suis restée à San Marcos comme nous avions la chance d’accompagner le professeur d’archéologie et les étudiants de Stanford jusqu’à une ruine près de Chavin. C’était une chance en or pour moi de faire mon trek dans les montagnes, une des choses dans ma To do list ici. Malheureusement, je n’ai jamais pu rejoindre Jasper faute que le cellulaire ne fonctionne pas une fois dépassé le centre de Chavin. J’ai donc fait mes valises et mes adieux à mon petit monde, me dirigeant ensuite en direction de Huaraz pour la dernière fois. Là-bas, j’ai pris le bus de nuit en direction de Lima et j’ai malheureusement été arnaquée par la madame de la compagnie d’autobus qui m’a donné deux faux 20 soles (ils étaient trop bien faits). Ici, les faux billets sont un véritable fléau. Bref, j’ai appris ma leçon et je sais maintenant davantage identifier les faux 5 soles (je me suis fait avoir à Mancora) et les 20 soles, mais c’est quand même choquant comme pour le même prix j’aurais pu prendre place dans le siège-lit VIP plutôt que le siège-demi lit (malgré tout beaucoup plus confortable que tout ce que l’on pourrait trouver au Canada ou dans les avions).

Je passe ensuite ma journée à Lima à la maison de Margarita comme mon dernier séjour. Je dois cependant avouer que le temps a vraiment passé vite, car une fois à la maison, j’ai tenté de contacter les différentes agences d’autobus me permettant d’aller à Huánuco ce qui fut fort compliqué. Après 1h00 à entendre de la musique d’ascenseur ou encore le son d’un téléphone occupé, on me dit qu’ils ne peuvent faire de réservation de billet via téléphone. Je dois donc m’aventurer dans cette jungle urbaine jusqu’au centre de la ville. Finalement, après quelques détours à pied, je finis par trouver la bonne rue et prendre le bon autobus. Sans trop de problèmes, j’arrive à trouver l’agence. On me dit que l’anniversaire de Huánuco se célébrera majoritairement le 15 d’août plutôt que le 17 ce qui fait ma joie puisque je pourrai être de la partie. Maintenant, pour le retour ça se complique un peu. Je marche pour trouver le bon bus, mais en attendant, je passe devant une feria. Une panoplie de kiosques représentant la nourriture d’un peu partout au pays et des kiosques d’artisanat s’y trouvent.

Ensuite, me voila dans le combi faisant toute l’avenue Salaberry. Ayant reconnu l’arrêt d’où j’étais partie, je suis débarquée. Cependant, après avoir marché un peu en direction de la maison, je réalise que je ne suis vraiment pas au bon endroit. Alors, je finis par marcher un bon 30 minutes sur l’avenue pour finalement arriver à un coin que je connais. Ce fut fort intéressant comme petite aventure urbaine et c’est toujours en se perdant que l’on réussit à connaître une ville.

Après une sieste bien méritée et une douche chaude, me voilà dans l’autobus pour Huánuco, un voyage d’environ 10 heures. Mon compagnon de route sera finalement un musicien de Lima qui comme par hasard était dans le même bus que moi entre Huaraz et Lima hier. Ce dernier doit aller à Huánuco pour sa cérémonie de graduation.

Huaraz : Spectacle de Grupo 5 (2-08-08)

En soirée, j’ai assisté au spectacle du groupe de l’heure : le Grupo 5. Le spectacle a débuté vers 10h30 et s’est terminé pratiquement à 4h00 du matin. 15 soles (environ 5$) pour un spectacle de près de 5h30, c’est ce que j’appelle un bon investissement. De mon côté, comme je me sentais plutôt mal, je ne suis restée que 1h30. L’ambiance était bonne, mais s’est certainement améliorée au fur et à mesure que la chela (slang pour dire bière) entrait au poste. Les vendeurs eux se promenaient parmi la foule pour vendre tout sauf de la bière (cigarettes, chocolats, bonbons, gomme, boissons gazeuses et j’en passe).

Un aperçu du spectacle

Lima : 26 heures top chrono (2-08-08)

Ouf, déjà août! Le grand départ approche vraiment vite je dois avouer. Les derniers jours ont été plutôt fous comme c’était la course pour mettre à jour de façon quasi finale mon blog, faire mes dernières emplettes de souvenirs comme je ne veux pas traîner le tout avec moi lors de mon voyage en solo (à moins bien sûr d’achats coup de cœur), faire la planification pour mon rapport de stage en plus de devoir remplir un document pour l’ACDI démontrant en statistiques le nombre de bénéficiaires à qui j’ai vraiment aidé (pour ce point je dois avouer que c’est très difficile d’évaluer outre le nombre de connexions domiciliaires par village).

Bref, me voilà jeudi soir dans l’autobus pour Lima pour un aller-retour uniquement pour faire une présentation aux gens du SUM Canadá à Lima. Mon compagnon de voyage fut Carlos, 24 ans, un étudiant de l’Université San Martin de Porres en journalisme. J’ai pu avoir une conversation que l’on suggère souvent d’éviter avec les péruviens que l’on ne connaît pas : la politique. J’ai pu donc écouter son point de vu et lui poser énormément de questions ce qui fut fort intéressant. Sérieusement, je trouve que les étudiants universitaires en savent beaucoup sur leur pays, mais aussi sur le monde extérieur ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas de mes campesinos des villages environnants de San Marcos.

Nous voilà en route pour un bon 8 heures. Nous sillonnons des montagnes pour un bon 4 heures ce qui permet à l’autobus de nous bercer comme si on voulait nous aider à nous endormir et ensuite : la Panaméricaine (route très droite et en bonne condition)! La Panam traverse du nord au sud le Pérou, ce qui facilite grandement les échanges commerciaux. Camions de transport de marchandises et autobus se suivent alors en file indienne. Arrivés alors relativement loin de Lima, voilà que l’épais brouillard-smog qui s’y trouve en permanence apparaît pratiquement d’un coup sec. Au loin, je peux voir une quantité phénoménale de lumières signalant la présence de plusieurs habitations et alors que je me penche un peu pour regarder en bas du ravin protégé par seulement quelques sacs de sable comme garde-fous, voilà le Pacifique. C’est tout un contraste avec San Marcos je dois vous avouer.

Arrivée au premier terminal de Lima, je me pose réellement la question si c’est là que Julio, le chauffeur du bureau, m’attend ou encore au centre de Lima. Finalement, très bonne décision d’être restée jusqu’au dernier terminal! Me voilà donc quelques heures chez Margarita, l’endroit où tous les étudiants d’ÉSF à Lima habitent à l’exception de Stéphanie et de Scott. Quel contraste de vie! Laveuse, internet dans nos chambres, tout est propre et ordonné en plus d’être ultra sécuritaire. Je suis donc très heureuse de vivre à San Marcos plutôt qu’à Lima comme cela m’a permis de voir encore davantage comment est le Pérou.

Vue de ma chambre : San Isidro, un des quartiers les moins pollués de Lima

Ne vous inquiétez pas, je ne m’habituerai pas à ce rythme de vie comme je dois retourner à Huaraz demain puisqu’en soirée le Grupo 5 (groupe de cumbias venant de la ville de Trujillo, ultra populaire en ce moment) y présentera un spectacle qui risquera d’être génial. Avis aux intéressés, ils seront à Montréal et à Toronto les 8, 9 et 10 août (pour en savoir plus : http://www.elgrupo5.com/).

Après une bonne sieste dans un lit trop confortable, voilà que la cuisinière cogne à ma porte pour me demander si je vais dîner avec eux. Le voyage a réellement été épuisant finalement! Avec tout cela, il est rendu trop tard pour préparer ma présentation…ce sera donc de l’improvisation. Juan viendra me chercher pour partir en direction du bureau de l’Unité d’appui de la coopération canadienne (UACC) situé au 14e étage d’un building de Miraflores.

Comme d’habitude, nous arrivons 30 minutes plus tard et Olivier, un étudiant de Concordia nous attend depuis un petit bout. Nous sommes trois à présenter : Olivier, Scott et moi. Le but de la présentation est d’expliquer ce que nous avons fait pendant notre séjour ici et de partager nos réflexions sur comment nous pourrions améliorer le programme d’ÉSF.

Alors que les autres présentent, je prépare mon Powerpoint tout en écoutant ce que les gars ont à dire. Eux ont décidé de faire leur présentation en anglais. De mon côté, comme un de mes objectifs de stage était d’être fonctionnelle en espagnol dans un contexte de travail et que je voulais le démontrer en donnant moi-même une partie de la formation d’opération et de maintenance du système d’eau dans les villages, ce qui ne fut pas possible, j’ai décidé que c’était le temps de me lancer! J’ai donc fait cette présentation tout en espagnol, le tout sans même l’avoir pratiquée et en l’ayant préparée en moins de 30 minutes : mission accomplie quoi!

Pour nous remercier de nos présentations, on nous invite à discuter un peu autour de beignes et de cafés et on nous donne comme souvenir un chandail de l’EUMC. Petite séance photo, on regarde la vue du 14e étage et il est temps de partir.

Vue de l’UACC : gratte-ciels avec la mer au loin

En revenant chez Margarita, voilà que je fais la rencontre de Guillaume, un français qui étudie à l’université de Carleton et qui fait son stage au CÉDRO, centre pour les jeunes de la rue similaire à Mundo Libre où j’ai travaillé en 2004. Que c’est agréable de parler sa langue natale! Après une longue discussion et s’être promenés un peu dans San Isidro et avoir visités le gym de l’hôtel Country Club (c’est fou à quel point ils sont équipés : squash, tennis, basketball, terrain de baseball ou de cricket et j’en passe), nous passons devant un des meilleurs hôtels de Lima : Los Delfines. Nous décidons donc d’aller nous changer pour aller prendre un verre là-bas et voir les dauphins!

Le fameux bar à Los Delfines

Olivier qui était de retour à la maison décide donc de nous accompagner…ce sera donc une soirée en français! Cet hôtel possède un bar très spécial où nous pouvons prendre un verre dans un bassin où des dauphins en captivité se promènent allègrement. En début de soirée, il y a même un spectacle avec ces mêmes dauphins. L’alcool et la nourriture sont vraiment hors de prix pour la majorité des péruviens (c’est le même prix qu’au Québec). Je me dis par contre que c’est très rare que l’on puisse prendre un verre en regardant des dauphins et qu’il faut bien nourrir ces pauvres petites bêtes! Une chose importante à savoir c’est qu’il existe dans les hauts quartiers un racisme contre les péruviens. Tout blanc peut entrer à l’hôtel sans trop de problèmes même habillé en jogging. Cependant, un péruvien qui veut y entrer devra être habillé avec distinction et présenter une pièce d’identité. Ce bar a un cocktail maison composé de pisco sour mélangé avec du curacoa lui donnant une couleur bleutée. Bref, soirée mémorable, mais malheureusement toute photo ou vidéo prises lors de cette soirée n’ont pas bien sorties…difficile de prendre des dauphins en mouvement alors que l’on ne peut pas utiliser le flash et que la lumière est tamisée.

Les gars en direction du Starbucks Coffee tout près de l’hôtel Country Club et de Los Delfines pour un petit thé chai…vive la mondialisation!

Le lendemain matin à 8h00, je prends le bus pour Huaraz. Ouf, quel voyage épuisant, le soleil réchauffant considérablement l’habitacle de l’engin en plus du trajet en colimaçon! Mon compagnon de route sera David, un ingénieur civil âgé d’environ 30 ans. Il a travaillé pour Antamina ce qui m’a permis d’en savoir un peu plus. Tout au long de la route, nous longeons le pipeline de concentré de minéraux de la mine. Ce dernier va de la mine où ils font l’extraction et la concentration jusqu’à la côte. De là, en envoie le concentré par bateau à l’étranger.

David travaille présentement sur un méga projet de Barrick Gold comme topographe à Panama. En effet, ils sont en train de construire la plus grosse mine du monde, un projet de plusieurs années. Comme bien des projets, le gisement le plus important se trouve en dessous d’un petit village très pauvre. Ces derniers seront expatriés un peu plus loin de la mine. David de son côté travaille 30 jours de suite et a 10 jours de congé, ainsi de suite. Il en profite donc pour retourner à Huaraz voir sa famille. Ce fut fort intéressant de discuter avec lui et cela m’a permis de voir concrètement à quel point la profession d’ingénieur nous permet de travailler un peu partout dans le monde sur des projets d’envergure. Contrairement à bien des professions ici au Pérou, il est difficile de ne pas trouver de travail.