jeudi 14 août 2008

Lima : 26 heures top chrono (2-08-08)

Ouf, déjà août! Le grand départ approche vraiment vite je dois avouer. Les derniers jours ont été plutôt fous comme c’était la course pour mettre à jour de façon quasi finale mon blog, faire mes dernières emplettes de souvenirs comme je ne veux pas traîner le tout avec moi lors de mon voyage en solo (à moins bien sûr d’achats coup de cœur), faire la planification pour mon rapport de stage en plus de devoir remplir un document pour l’ACDI démontrant en statistiques le nombre de bénéficiaires à qui j’ai vraiment aidé (pour ce point je dois avouer que c’est très difficile d’évaluer outre le nombre de connexions domiciliaires par village).

Bref, me voilà jeudi soir dans l’autobus pour Lima pour un aller-retour uniquement pour faire une présentation aux gens du SUM Canadá à Lima. Mon compagnon de voyage fut Carlos, 24 ans, un étudiant de l’Université San Martin de Porres en journalisme. J’ai pu avoir une conversation que l’on suggère souvent d’éviter avec les péruviens que l’on ne connaît pas : la politique. J’ai pu donc écouter son point de vu et lui poser énormément de questions ce qui fut fort intéressant. Sérieusement, je trouve que les étudiants universitaires en savent beaucoup sur leur pays, mais aussi sur le monde extérieur ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas de mes campesinos des villages environnants de San Marcos.

Nous voilà en route pour un bon 8 heures. Nous sillonnons des montagnes pour un bon 4 heures ce qui permet à l’autobus de nous bercer comme si on voulait nous aider à nous endormir et ensuite : la Panaméricaine (route très droite et en bonne condition)! La Panam traverse du nord au sud le Pérou, ce qui facilite grandement les échanges commerciaux. Camions de transport de marchandises et autobus se suivent alors en file indienne. Arrivés alors relativement loin de Lima, voilà que l’épais brouillard-smog qui s’y trouve en permanence apparaît pratiquement d’un coup sec. Au loin, je peux voir une quantité phénoménale de lumières signalant la présence de plusieurs habitations et alors que je me penche un peu pour regarder en bas du ravin protégé par seulement quelques sacs de sable comme garde-fous, voilà le Pacifique. C’est tout un contraste avec San Marcos je dois vous avouer.

Arrivée au premier terminal de Lima, je me pose réellement la question si c’est là que Julio, le chauffeur du bureau, m’attend ou encore au centre de Lima. Finalement, très bonne décision d’être restée jusqu’au dernier terminal! Me voilà donc quelques heures chez Margarita, l’endroit où tous les étudiants d’ÉSF à Lima habitent à l’exception de Stéphanie et de Scott. Quel contraste de vie! Laveuse, internet dans nos chambres, tout est propre et ordonné en plus d’être ultra sécuritaire. Je suis donc très heureuse de vivre à San Marcos plutôt qu’à Lima comme cela m’a permis de voir encore davantage comment est le Pérou.

Vue de ma chambre : San Isidro, un des quartiers les moins pollués de Lima

Ne vous inquiétez pas, je ne m’habituerai pas à ce rythme de vie comme je dois retourner à Huaraz demain puisqu’en soirée le Grupo 5 (groupe de cumbias venant de la ville de Trujillo, ultra populaire en ce moment) y présentera un spectacle qui risquera d’être génial. Avis aux intéressés, ils seront à Montréal et à Toronto les 8, 9 et 10 août (pour en savoir plus : http://www.elgrupo5.com/).

Après une bonne sieste dans un lit trop confortable, voilà que la cuisinière cogne à ma porte pour me demander si je vais dîner avec eux. Le voyage a réellement été épuisant finalement! Avec tout cela, il est rendu trop tard pour préparer ma présentation…ce sera donc de l’improvisation. Juan viendra me chercher pour partir en direction du bureau de l’Unité d’appui de la coopération canadienne (UACC) situé au 14e étage d’un building de Miraflores.

Comme d’habitude, nous arrivons 30 minutes plus tard et Olivier, un étudiant de Concordia nous attend depuis un petit bout. Nous sommes trois à présenter : Olivier, Scott et moi. Le but de la présentation est d’expliquer ce que nous avons fait pendant notre séjour ici et de partager nos réflexions sur comment nous pourrions améliorer le programme d’ÉSF.

Alors que les autres présentent, je prépare mon Powerpoint tout en écoutant ce que les gars ont à dire. Eux ont décidé de faire leur présentation en anglais. De mon côté, comme un de mes objectifs de stage était d’être fonctionnelle en espagnol dans un contexte de travail et que je voulais le démontrer en donnant moi-même une partie de la formation d’opération et de maintenance du système d’eau dans les villages, ce qui ne fut pas possible, j’ai décidé que c’était le temps de me lancer! J’ai donc fait cette présentation tout en espagnol, le tout sans même l’avoir pratiquée et en l’ayant préparée en moins de 30 minutes : mission accomplie quoi!

Pour nous remercier de nos présentations, on nous invite à discuter un peu autour de beignes et de cafés et on nous donne comme souvenir un chandail de l’EUMC. Petite séance photo, on regarde la vue du 14e étage et il est temps de partir.

Vue de l’UACC : gratte-ciels avec la mer au loin

En revenant chez Margarita, voilà que je fais la rencontre de Guillaume, un français qui étudie à l’université de Carleton et qui fait son stage au CÉDRO, centre pour les jeunes de la rue similaire à Mundo Libre où j’ai travaillé en 2004. Que c’est agréable de parler sa langue natale! Après une longue discussion et s’être promenés un peu dans San Isidro et avoir visités le gym de l’hôtel Country Club (c’est fou à quel point ils sont équipés : squash, tennis, basketball, terrain de baseball ou de cricket et j’en passe), nous passons devant un des meilleurs hôtels de Lima : Los Delfines. Nous décidons donc d’aller nous changer pour aller prendre un verre là-bas et voir les dauphins!

Le fameux bar à Los Delfines

Olivier qui était de retour à la maison décide donc de nous accompagner…ce sera donc une soirée en français! Cet hôtel possède un bar très spécial où nous pouvons prendre un verre dans un bassin où des dauphins en captivité se promènent allègrement. En début de soirée, il y a même un spectacle avec ces mêmes dauphins. L’alcool et la nourriture sont vraiment hors de prix pour la majorité des péruviens (c’est le même prix qu’au Québec). Je me dis par contre que c’est très rare que l’on puisse prendre un verre en regardant des dauphins et qu’il faut bien nourrir ces pauvres petites bêtes! Une chose importante à savoir c’est qu’il existe dans les hauts quartiers un racisme contre les péruviens. Tout blanc peut entrer à l’hôtel sans trop de problèmes même habillé en jogging. Cependant, un péruvien qui veut y entrer devra être habillé avec distinction et présenter une pièce d’identité. Ce bar a un cocktail maison composé de pisco sour mélangé avec du curacoa lui donnant une couleur bleutée. Bref, soirée mémorable, mais malheureusement toute photo ou vidéo prises lors de cette soirée n’ont pas bien sorties…difficile de prendre des dauphins en mouvement alors que l’on ne peut pas utiliser le flash et que la lumière est tamisée.

Les gars en direction du Starbucks Coffee tout près de l’hôtel Country Club et de Los Delfines pour un petit thé chai…vive la mondialisation!

Le lendemain matin à 8h00, je prends le bus pour Huaraz. Ouf, quel voyage épuisant, le soleil réchauffant considérablement l’habitacle de l’engin en plus du trajet en colimaçon! Mon compagnon de route sera David, un ingénieur civil âgé d’environ 30 ans. Il a travaillé pour Antamina ce qui m’a permis d’en savoir un peu plus. Tout au long de la route, nous longeons le pipeline de concentré de minéraux de la mine. Ce dernier va de la mine où ils font l’extraction et la concentration jusqu’à la côte. De là, en envoie le concentré par bateau à l’étranger.

David travaille présentement sur un méga projet de Barrick Gold comme topographe à Panama. En effet, ils sont en train de construire la plus grosse mine du monde, un projet de plusieurs années. Comme bien des projets, le gisement le plus important se trouve en dessous d’un petit village très pauvre. Ces derniers seront expatriés un peu plus loin de la mine. David de son côté travaille 30 jours de suite et a 10 jours de congé, ainsi de suite. Il en profite donc pour retourner à Huaraz voir sa famille. Ce fut fort intéressant de discuter avec lui et cela m’a permis de voir concrètement à quel point la profession d’ingénieur nous permet de travailler un peu partout dans le monde sur des projets d’envergure. Contrairement à bien des professions ici au Pérou, il est difficile de ne pas trouver de travail.

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